LISTER JAGUAR KNOBBLY
Vends Lister Jaguar Knobbly de 1959.
À la fin des années 1950, Ferrari, Maserati, Aston Martin dominent les courses, mais dans un petit atelier de Cambridge, un constructeur artisanal nommé Brian Lister nourrit le rêve audacieux de battre les plus grands sur leur terrain, avec des moyens bien plus modestes.
Brian Lister, fils d’un industriel, se passionne très tôt pour la mécanique. Après quelques prototypes à moteur MG et Bristol, il comprend qu’il lui faut un moteur plus puissant pour affronter les ténors de la catégorie Sport.
C’est là qu’intervient Jaguar. La marque de Coventry, auréolée de ses victoires aux 24 Heures du Mans avec la Type D, accepte de fournir à Lister son légendaire six-cylindres XK.
L’alliance est explosive : un châssis tubulaire ultra-léger, une carrosserie aérodynamique signée Frank Costin, et un moteur fiable et puissant. Dès 1957, la Lister Jaguar Knobbly voit le jour.
Son nom n’a rien d’officiel. Dans les paddocks, on commence à parler de cette Lister « bosselée » (knobbly), à cause de ses formes arrondies et de ses ailes proéminentes. Les bosses sur le capot et autour des roues ne sont pas là pour le style : elles recouvrent les suspensions et la mécanique, dessinées uniquement en fonction de l’efficacité aérodynamique et mécanique. Le sobriquet “Knobbly” restera pour l’éternité.
En 1958, la Lister Knobbly s’impose comme l’arme fatale des courses de voitures de sport au Royaume-Uni. Archie Scott Brown, pilote au talent exceptionnel malgré son handicap physique, remporte course après course avec cette machine. Il enchaîne les victoires en Angleterre et impressionne sur le continent.
D’autres grands noms prennent le volant : Masten Gregory, Stirling Moss, Ivor Bueb, Innes Ireland… Tous louent la précision de sa direction, la vigueur de son moteur et sa stabilité en virage. Sur de nombreux circuits britanniques, la Knobbly est quasi imbattable.
La gloire est cependant assombrie par la tragédie. En mai 1958, lors d’une course à Spa-Francorchamps, Archie Scott Brown perd la vie après un accident. Ce drame affecte profondément Brian Lister, qui perd son pilote vedette et ami. Bien que l’écurie continue à engager ses voitures, l’élan est brisé.
En 1959, les règlements changent et la concurrence se renforce. Lister tente de s’adapter avec une carrosserie encore plus profilée (modèle “Costin”), mais les coûts grimpent. Fin 1959, l’aventure en compétition officielle s’arrête.
Même retirée des grilles de départ officielles, la Knobbly n’est jamais tombée dans l’oubli. Les collectionneurs en préservent quelques exemplaires, conscients de posséder un morceau d’histoire. Chaque voiture, souvent construite à la main et légèrement différente, devient un objet de culte.
Lister Jaguar BHL 20 – 442 PPP :
Parmi les rares Lister produites entre 1954 et 1959, le châssis BHL 20 occupe une place singulière.
Issu de la dernière génération des « little Lister », vendu nu en 1959 à l’officier James MacKreth, il fut d’abord équipé d’une mécanique MG et immatriculé 442 PPP le 7 octobre 1960.
Trois ans plus tard, son destin bascule : David A. Knobbs remplace le modeste moteur MG par un six cylindres Jaguar de 3,4 litres, confiant au préparateur Ken Eaton la métamorphose du châssis. Sous ses mains expertes, BHL 20 abandonne ses allures frêles pour devenir une véritable Lister Knobbly Jaguar, prête à rivaliser avec les grandes.
La compétition ne tarda pas à marquer sa carrosserie : dès la fin des années 1960, une sortie de route détruit gravement l’auto, reléguée un temps au repos. Mais en 1974, Jeremy Broad, figure bien connue des Jaguar XK, entreprend sa résurrection.
Confiée à nouveau à Ken Eaton, elle reçoit un moteur Jaguar 3,8 litres Type E et reprend le chemin des circuits.
En 1976, lors du Prescott Hillclimb, la malchance frappe encore : Broad percute un arbre, pliant lourdement le châssis.
Ce long sommeil forcé, ponctué d’une succession de carrosseries — certaines douteuses, d’autres authentiques Williams & Pritchard — n’altéra pourtant jamais la continuité de l’auto.
L’arrivée d’une véritable coque d’usine, révélant sous son décapage les teintes originelles, ancre définitivement BHL 20 dans son identité.
En 2005, Broad cède la voiture à Trevor GROOM grand ami de Norman DEWIS et reconnu dans le cercle Jaguar de compétition, qui lui offre une restauration méticuleuse dans sa configuration ultime : Lister Jaguar Knobbly, avec son châssis d’origine, ses éléments authentiques (réservoirs, freins Girling, roues Dunlop, tableau de bord) et ses papiers officiels, dont le précieux « buff log book » d’époque.
Elle changera ensuite de mains pour rejoindre la France par nos soins où elle connaitra plusieurs propriétaires qui tous l’engagerons entre autres au Mans Classic.
Le dernier entreprendra une restauration méticuleuse de la carrosserie pour faire revivre ses formes et lui donner l’éclat qu’elle porte aujourd’hui. Entièrement révisée avant Le Mans Classic 2025, elle est prête à prendre la piste.
Aujourd’hui, BHL 20 est unanimement reconnue comme l’unique châssis portant légitimement ce numéro, son histoire ayant été confirmée par Doug Nye lui-même et clarifiée face aux confusions de certains auteurs.
Elle figure parmi les habituées des plus prestigieux plateaux historiques : Le Mans Classic, support du Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone, ou encore championnats FIA dédiés aux sport-protos des années 1950.
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